Quel mot avez vous laissé avant de tout quitter:J’ai griffonné quelques mots sur un petit bout de papier déchiré dans un cahier d’école de Lucie :
« Le fonctionnement de la pensée est un profond mystère. Je ne sais d’où naissent mes idées étranges, je ne sais où mon imagination puise sa source. Je sais seulement que lorsque ma matière grise accouche d’une idée, aussi saugrenue soit-elle, je dois la suivre.
Il est temps pour moi de vous laisser derrière. »
Je ne veux pas qu’ils perdent leur temps à me chercher, ils trouveront ce bout de papier dès leur réveil sur la cuvette des toilettes.
Portrait familial: Mon mari, un homme parmi les hommes avec pourtant je ne sais quoi de différent… Il me regarde avec amour, avec désir, et je l’aime c’est ce qui fait qu’il est unique.
Mettons les choses aux claires, je suis maso mais ce n’est pas un porc sadique qui adore me faire souffrir, s’il le fait c’est uniquement parce qu’il sait que cela me procurera du plaisir.
Il n’est pas non plus soumis à moi, si je suis avec lui c’est justement parce qu’il est une des rares personnes à me tenir tête jusqu’au bout. Sa force de caractère me subjuguera toujours.
Mes enfants : deux jumelles de 6 ans. J’aime le sourire de Lucie, j’aime glisser ma main dans les cheveux bouclés de Lisbeth. Et le petit Nat’ qui a 3 ans demain, joyeux anniversaire mon ange, je pars…
Ma mère est une grenouille de bénitier, elle s’est découverte une véritable passion pour Dieu lorsque mon père est mort, il y a deux ans. Aujourd’hui l’hostie est son plat préféré et son comportement d’aguicheuse me laisse penser qu’elle rêve de se taper le curé. Il faut dire que depuis l’arrivée de Jean, un petit jeunot de 30 ans plutôt beau garçon, le nombre de ferventes catholiques a décuplé dans son petit village.
Portrait que votre famille ferait de vous: Je crois que ma mère raconte partout que je suis nombriliste, égoïste, très « m’as-tu vu », étroite d’esprit, insupportable, prétentieuse et que je ne suis pieuse que pour avoir bonne conscience. Une phrase qui lui tient très à cœur « Elle récite des « Je vous salue Marie » quand elle baise avec son Charlie ».
Cependant quand je suis devant elle, elle me sert du « ma ptite chérie ». Hypocrite.
Mon mari dirait sans doute que je suis un paradoxe vivant : adepte des relations sexuelles violentes et en même temps très pieuse. Il ajouterait que c’est pour cela qu’il est fou de moi. S’il devait commenter mes défauts, il dirait que ce qui l’agace au plus haut point, c’est ma persévérance à vouloir à tout prix faire adopter mes idées aux autres, mon intolérance à toute épreuve.
Je ne pense pas qu’il soit utile de donner le portrait que mes enfants font de moi, je ne suis pas une mère tyrannique… Il est probable qu’ils diraient de moi que je suis : « la plus belle et la plus gentille des mamans »
Manie(s), tic(s), maladie(s), phobie(s), obsession(s), antécédent(s): Obsession du cilice peut-être ?
Je suis claustrophobe, tout à fait incapable d’entrer dans un ascenseur ou de rester longtemps dans une pièce sombre et exiguë.
Quel genre d'écrivain croyez-vous être: Je dérange… J’ai des convictions qui méritent que je me prenne des poings dans la gueule. J’écris pour obtenir des réactions.
Quel chef-d'œuvre comptez-vous écrire: Quelque chose qui prenne les tripes du lecteur, qui le fasse me haïr sans me connaître. Quelqu’un de mal dans sa peau qui décide de vivre sa vie à fond et cherche ses limites. Un livre vraiment amoral.
Quel est votre vœu le plus cher: Que l’on se souvienne de moi encore longtemps après ma mort.
Vers quoi ou vers qui s'oriente votre désir de vengeance: vers les gens normaux
Avez -vous un casier judiciaire: Oui. J’ai mal choisi l’endroit et le moment pour tester la coke, maintenant je suis vaccinée.
Orientation politique: Extrême droite : raciste, homophobe, le petit plus : catholique ultra -la perle rare en matière d’intolérance et d’idées préconçues-
Orientation sexuelle: hétérosexuelle masochiste.
Quel est votre plat préféré : Lotte au curry accompagnée de riz thaïlandais.
Celui que vous détestez: les huîtres, ces visqueuses choses grises vivantes que l’on doit aspirer dans un très distingué « slurp » : très peu pour moi.
Quelles sont les raisons qui vous ont fait écrire ou vous feront écrire: C’est comme une fièvre qui me prend, la plume glisse toute seule sur le papier, comme si elle était reliée directement à mon âme. Je ne prévois pas d’écrire les mots, ils s’écrivent seuls en un enchaînement parfait.
Je me sens simplement bien en écrivant, en harmonie avec moi-même et c’est pour ressentir ce bien être que je continuerai d’écrire.
Croyez-vous en votre inconscient: Oui, je crois qu’il existe, l’inconscient c’est la parcelle de notre corps où vit Dieu.
Qui est votre idole: Idolâtrer est contre ma religion, disons que j’idolâtre Dieu.
De quoi avez-vous peur de manquer pendant ces trois mois: de clopes.
Ce qui vous excite: la douleur, le mépris, la jalousie.
Quel rêve faites vous le plus souvent: Je revis la nuit où pour la première fois j’ai glissé le cilice autour de ma cuisse. Mais je suis adulte, et la foule qui me regarde arrache ses vêtements et se masturbe en me contemplant. Je suis puissante.
Quel cauchemar: Je suis dans le métro, je suis double. Il y a moi, les cheveux attachés, presque transparente, la tête appuyée contre la vitre qui vibre. Personne ne me voit. Et il y a elle, les cheveux détachés, si belle, un décolleté plongeant dans lequel personne ne peut s’empêcher de noyer son regard. Les roues crissent sur les rails, nous sommes dans le wagon du milieu. Le métro s’arrête, la créature descend, je reste. Le métro redémarre, je passe à travers la paroi de fer, je meurs… seule.
Racontez moi enfin comment vous m'avez séduit dans l'arrière-salle du café, l'histoire que vous m'avez raconté,
et qui fait que je vous ai choisis parmi tant de candidats:Sa poitrine proéminente m’obsédait, mais ce qui m’intriguait le plus c’était la forme des deux seins qui se dressaient fièrement devant moi…
Deux tubes menaçants… Je ne pouvais m’empêcher de me demander si cela faisait mal de tomber sur elle, de se prendre un de ces deux obus dans la poitrine.
Pense à autre chose, tu es là pourquoi déjà ? Ah oui, la retraite de trois mois…
C’est un casting, il faut être convaincant… Ou bien on peut tout simplement être soit. Aucun extrait de nos créations n’était demandé, ce qui signifie qu’ils vont prendre ou rejeter telle ou telle personne pour ce qu’elle est. Pour l’impression qu’elle a donné…
« Ecrire un chef d’œuvre ne nécessite pas forcément de tout laisser derrière soi pendant trois mois…
J’aurais pu choisir l’option de dire à mon mari et à mes enfants : « Vous voyez la pièce là-bas ? Je vais m’y enfermer toutes mes journées pendant trois mois… » Ainsi je pourrais les voir le soir et garder ma vie, et en même temps réaliser mon livre. Equilibre parfait ? […]
Sauf que je suis là, il semblerait donc que ce ne soit pas mon équilibre parfait, peut-être celui de Mr Tout le monde, et encore…
Votre petite affiche m’a tout simplement donné envie de tout foutre en l’air ! Envie de dérégler l’horloge de la routine, et non seulement chambouler mon rythme de vie… Mais celui de ma famille, des gens avec qui je travaille… Tout acte entraîne des conséquences. Et là je me suis dit, mais ça devrait te faire quelque chose de les laisser comme ça, d’abandonner tes enfants pour un livre. Oui, ça devrait. Mais ça ne me faisait absolument rien…
Alors, si ça ne me fait rien, qu’est ce qui me retient ?
Est-ce que j’ai pris le mauvais tournant à un moment donné dans ma vie, et quand précisément ? Et donc, pourquoi continuer dans la fausse voie, la voie la plus facile…
Quand Me Clark dit « Oui, 1800-VA-TE–FAIRE-FOUTRE », j’ai souri. Mais j’aurais pu faire comme mon voisin… J’aurais pu prendre mon air le plus outré et me lever dans un geste théâtrale et claquer la porte du Café !
Mais je me suis dit : « Je donne trois mois de ma vie, je vais accorder ma confiance à ce vieil homme, très vieil homme que je vois pour la première fois… Je vais lui dire : tenez, voici mon avenir, je vous le confie, faites en ce que bon vous semble… »
Vous me refuserez, ou m’accepterez, dans les deux cas, la décision est vôtre.
Mais pourquoi me prendre moi, n’est ce pas ?
Pourquoi ne pas prendre… Tenez, vous voyez là-bas le jeune homme aux cheveux mi-longs, avec sa barbe de trois jours. Il a le profil type de l’artiste dépressif, du poète à la plume d’or. Il a même un petit air d’Arthur Rimbaud…
Je ne peux pas vous garantir que j’écrirai aussi bien que lui, je ne peux pas non plus vous dire que les sujets que je vais aborder vous plairont…
Parce qu’en général ma façon de penser dérange, et si j’écris c’est pour déranger les esprits trop sereins. Je veux les forcer à me remettre en question, à se demander pourquoi j’écris cela… Et peut-être les forcer à se demander pourquoi eux-mêmes pensent-ils ce qu’ils pensent…
»
Je me penchais en avant, prenant un air mi solennel, mi amusé :
« Alors, Monsieur... B : Tenez, voici mon avenir, je vous le confie, faites en ce que bon vous semble. »
Comment avez-vous connu Cachtíc? Une pub sur HD.
J'accepte que mon personnage disparaisse au cours de l'aventure à quelque moment que ce soit si cela est nécessaire au déroulement de l'intrigue. - si c'est le jeu...-
remarque : Pour le vava...
Disons que je suis pas très douée pour redimensionner (là je sens que mon identité va vite être devinée...)